Dr. Guy Spielmann
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Introduction
Ce
«cours» n'en est pas un. Il s'agit en effet d'un
séminaire de réflexion, d'échange et de
recherche qui a pour but la création collective d'un
savoir original, plutôt que le tranfert d'un savoir du
professeur aux étudiants. Chaque année depuis
près d'un demi-siècle il se publie une poignée
de livres et des dizaines d'articles sur l'enseignement et l'acquisition
des langues secondes; des centaines de communications sont prononcées
dans des congrès qui abordent le sujet.
L'enseignant qui désire
améliorer ses connaissances pourra se sentir découragé
devant une telle masse de données, et se demander par
où commencer, sachant déjà qu'il/elle ne
pourra jamais tout lire, tout voir, tout écouter, tout
absorber.
Or, en dépit de cette débauche
de travaux, l'enseignement des langues, et du français
en général a globalement peu évolué.
L'invention de «nouvelles méthodes» (vraies
ou mythiques), particulièrement active dans ce domaine,
ne doit pas tromper: il n'y a pas eu de véritable «révolution»
ni de «changement épistémique» (paradigm
shift), quoi qu'en ait dit certains, enthousiastes, optimistes,
mais peu lucides. Il est donc possible d'imaginer aujourd'hui
un séminaire sur l'enseignement du français qui
puisse dégager un apport original, et pas seulement ressasser
les recherches et les théories anciennes ou récentes,
voire au pire passer en revue divers «trucs du métier»
en dépit du bon sens. Comment est-ce possible?
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Réfléchir sur l'enseignement
Souvenons-nous
d'abord que l'enseignement est une relation entre un
professeur et une classe. Les circonstances où chaque
professeur enseigne, ou les élèves apprennent
(collectivement et individuellement) ne sont jamais exactement
les mêmes. Il n'existe donc pas de philosophie, d'approche,
de méthode, de technique qui soit valable pour n'importe
quel enseignant, pour n'importe quelle classe, et dans n'importe
quel contexte. Or, c'est bien souvent à partir de cette
présomption erronée que se développent
les cours (y compris ceux de didactique!). Il serait évidemment
plus facile que tout un chacun puisse simplement adopter un
cursus et une méthode prêts à l'emploi,
sans devoir se livrer à une longue réflexion;
malheureusement --- ou heureusement ---, l'enseignement ne s'assimile
pas au prêt-à-porter...
Nous abordons donc ce séminaire
en tant qu'individus impliqués dans une situation d'enseignement
qui nous est propre, qui est littéralement unique
(adjectif trop souvent galvaudé, mais dont le sens est
ici exact). Il est à espérer que dans le courant
de nos six semaines ensemble nous apprendrons des uns des autres
(ainsi que de sources extérieures), mais toujours en
confrontant ce que nous avons appris à notre individualité
d'enseignant.
Toutefois, il n'est pas question
de se définir en fonction d'opinions, de croyances ou
de sentiments personnels vaguement définis ou même
contradictoires. Selon le bon vieil adage de Socrate, il faut
commencer par se connaître soi-même du mieux possible.
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Ce
sera notre premier travail, qui se poursuivra tout au long de
la session. Le maître-mot de ce séminaire sera «réflexion»,
c'est-à-dire l'examen minutieux et systématique
de données qu'on peut regrouper dans quatre domaines en
relation mutuelle: notre pratique d'enseignement, l'observation
de situations concrètes d'enseignement/apprentissage, la
recherche (c'est-à dire à la fois les moyens
et les méthodes d'augmenter nos connaissances, et le résultat
de la recherche sous forme de connaissances nouvelles) et la théorie
(c'est-à-dire l'élaboration de modèles
qui permettent d'expliquer certaines réalités et
de prévoir leur évolution ou leur réapparition).
L'interrelation implique qu'on ne
saurait réfléchir ou agir dans le cadre de l'un
de ces domaines sans tenir compte des trois autres. |
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Le
but de cette réflexion doit être pratique, c'est-à-dire
déboucher sur une mise en application concrète
dans une situation d'enseignement particulière, sans
quoi elle se résumerait à une spéculation
gratuite. Cela rend d'autant plus crucial le travail de définition
personnel qui orientera les possibilités d'application
éventuelles et de développement ultérieur.
«Pratique» ne signifie pas primaire, ni myope; comme
je l'ai dit, nous ne sommes pas ici pour échanger nos
«meilleures recettes». Le défaut le plus
flagrant de la grande majorité des cours et des manuels
de didactique est de sauter les étapes et d'entrer de
plain-pied dans la méthodologie, sans avoir ni posé
ni résolu les questions fondamentales dont tout le reste
dépend: Qui suis-je, moi, enseignant de langues? Comment
est-ce que je conçois ma mission? Comment mon institution
conçoit-elle ma mission? (et y a-t-il des différences
ou des contradictions entre ces deux conceptions?) Quels sont
selon moi (et selon mon institution) les buts essentiels de
l'éducation?
Cette visée sera d'autant
plus pratique que ce séminaire va rester en prise directe
sur les cours de débutants de l'Ecole française,
dont j'ai conçu le cursus (après les avoir longtemps
enseignés), et qui nous servira de «laboratoire».
Parallèlement, nous aurons l'occasion de nous pencher
sur la question du matériel pédagogique et du
manuel, puisque ce cours utilise Deux Monde: A Communicative
Approach (McGraw Hill, 1996), dont je suis co-auteur. Il
ne s'agira donc pas de travailler dans l'abstrait, et je souhaite
que le «génie collectif» de ce séminaire
puisse avoir une influence directe sur l'évolution du
programme de débutants, autant que sur vos propres cours.
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Quelques considérations fondamentales
sur la philosophie du professeur...
Pas plus qu'un
autre je ne suis un agent neutre de savoir. Il me semble donc
indispensable de préciser quelques-unes de mes propres
orientations philosophiques qui sous-tendent la conception de
ce séminaire et qui expliquent certaines des directions
choisies.
La mission éducative. Enseigner est un mode de l'être,
et non de l'agir; cela ne consiste pas simplement à effectuer
une tâche, à mais remplir une importante mission
qui engage l'enseignant vis-à-vis de la communauté
où il/elle travaille, grande ou petite, mais aussi, de
façon plus globale, de l'humanité tout entière.
Cette responsabilité implique de prendre des décisions
qui ne sont pas forcément les plus populaires parmi les
étudiants ou les collègues; elle implique de chercher
constamment à améliorer sa propre formation en
termes de contenu comme de pédagogie, et de poursuivre
une réflexion constante sur la pratique au quotidien,
ainsi que sur la mission éducative elle-même.
L'impératif du sens. Il faut à tout moment garder à
l'esprit le sens de ce que l'enseignant et ses étudiants
font dans le cadre du cours, et mettre en question des activités
qui ne semblent n'avoir pour but que leur propre existence ou
l'occupation du temps disponible. Il me semble indispensable
de justifier chaque activité par rapport à l'ensemble
de façon cohérente et strictement raisonnée.
J'aime d'ailleurs assez, pendant un cours, expliquer ou rappeller
à mes étudiants pourquoi nous faisons telle
lecture, tel exercice, et de telle façon, et il m'arrive
aussi de leur demander de justifier ce que nous faisons pour
les obliger à prendre conscience de cette primauté
du sens. C'est la dimension téléologique
de l'éducation dont je reparle plus loin.
Le refus de la méthode comme de l'éclectisme.
Qui dit méthode dit, d'une certaine manière, prêt-à-enseigner,
conception mécaniste du raport professeur-élèves,
voire même sectarisme. S'il est nécessaire de concevoir
des méthodes de large diffusion, il n'est pas acceptable
que l'enseignant se contente d'en adopter une et de l'appliquer,
même en l'adaptant. La méthode est un cadre de
référence qui peut aider l'enseignant (surtout
novice) à développer certaines pratiques de classe,
étant entendu qu'il/elle en reste responsable. Elle est
aussi un point de départ pour la réflexion. D'un
autre côté, l'«éclectisme»,
fort à la mode depuis qu'il n'y a plus de méthode
vraiment dominante (en gros, depuis la fin des années
1970) représente un travers encore plus dangereux puisqu'il
consiste à mélanger de façon strictement
empirique des fragments de méthodes diverses et souvent
mutuellement exclusives. La seule solution satisfaisante reste
donc l'élaboration d'une approche personnelle fondée
sur des bases philosophiques solides et cohérentes, mais
qui puisse s'adapter à la variété toujours
renouvelée de chaque classe --- la différence
tenant à l'attitude critique et réflexive de l'enseignant.
La pratique se nourrit de théorie,
mais n'en est pas l'«application». Toute théorie est par définition
abstraite; son but est de stimuler la réflexion, de la
systématiser et d'en élargir les limites, en ne
tenant compte que de la cohérence formelle des modèles
et des arguments. La pratique d'enseignement se construit sur
des bases concrètes et selon des contraintes logistiques
qui sont par principe exclues de la théorie. Promettre
«l'application de la théorie» est absurde
et démagogique; ce qu'il faut viser, c'est l'élaboration
d'une pratique qui s'inspire des principes et des concepts créées
par la théorie pour traiter les réalités
quotidiennes de la classe.
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Votre travail
Votre travail comporte plusieurs
volets. Vous allez....
entreprendre
la formulation de votre philosophie personnelle de l'éducation
qui déterminera les choix méthodologiques que
vous allez effectuer par la suite;
contribuer
à la réflexion collective et au débat en
classe à partir de votre propre expérience d'enseignement;
effectuer
des recherches pour informer vos camarades sur l'état
du savoir à propos de sujets relatifs à l'enseignement
aux débutants. Vous allez également constituer
un dossier de recherche qui pourra être partagé
avec les autres;
observer
les cours de débutants de l'Ecole française et
faire un rapport oral qui servira de point de départ
à une discussion collective.
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Organisation du séminaire
Programme
Ce programme indique dans les
grandes lignes quels seront les sujets de réflexion et
de travail abordés dans ce cours. Notre progression ne
sera pourtant pas linéaire, et évoluera selon
les intérêts et les besoins exprimés par
la classe.
I.
Prise de contact, présentation du cours
II. «Qui suis-je?» Mise en oeuvre du travail d'auto-définition
Définir explicitement et
avec précision sa philosophie de l'éducation est
le préalable indispensable à toute formation professionnelle.
Tout enseignant, même le bien moins formé, a forcément
une philosohie de l'éducation; mais celle-ci a d'autant
plus de chances d'être lacunaire ou incohérente
si l'on n'est jamais forcé de la formuler explicitement.
Ce n'est pas un travail facile, et il se poursuivra tout le
long de la session. Nous commencerons par examiner les grandes
orientations philosophiques possibles, par rapport auxquelles
chacun(e) pourra commencer à se positionner. Dès
la première semaine vous rédigerez une ébauche
de «manifeste philosophique», qui sera reprise en
fin de troisième semaine, puis une deuxième fois
en fin de sixième semaine dans une version définitive.
Chaque nouvelle version se présentera comme une réflexion
critique sur ce qui a été précédemment
établi.
III.
Enseigner
Notre
premier champ de réflexion sera «Qu'est-ce qu'enseigner?»,
qui permettra de dégager immédiatement les questions
fondamentales qu'il faudra tenter de résoudre avant de
s'attaquer à des problèmes spécifiques.
IV.
Enseigner une langue: le français
Enseigner
une langue soulève des problèmes particuliers
liés à la notion de «langue» elle-même,
ainsi qu'a plusieurs autres qui s'y rattachent.
A) Qu'enseigne-t-on exactement
et en priorité?
B) Quel contenu pour la classe de français?
C) Quel manuel et quels matériel pédagogique
choisir?
V. Enseigner
aux débutants
Le
programme de débutants présente des défis
particuliers et d'autant plus cruciaux que c'est bien souvent
lors de ce premier contact que sont prises les habitudes ---
bonnes ou mauvaises --- qui vont colorer la plus grande partie
des études et des expériences à venir.
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Semaine
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Travail à faire ou à
rendre
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Semaine 1
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Deuxième jour: Version
préliminaire de votre philosophie à rendre
Toute la semaine:
Formuler un sujet de recherche
et le soumettre pour approbation |
Semaine 2
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Début de semaine 2: Les sujets de recherche sont finalisés. Début
des recherches
Toute la semaine
: Observations des classes de
101/201 |
Semaine 3-4
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Toute la semaine 3: Observations
des classes de 101/201
Fin de semaine
3: Version 2 de votre philosophie
à rendre
Fin de semaine
4: Version préliminaire
du rapport de recherche à rendre |
Semaine 5
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Toute la semaine : Exposés
(10mn max.) sur les observations de classe.
Fin de semaine: Rapport
de recherche et version définitive de votre philosophie
à rendre. |
Semaine 6
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Lundi
et mardi: Exposés (15mn
max.) sur le résultat des recherches
Mercredi: Bilan
individuel (sur rendez-vous) et collectif (en classe) de la session
Jeudi:
Remise des notes et évaluation du cours pas les étudiants |
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Modalités de travail / Evaluation
Les
thèmes indiqués ci-dessus seront présentés
et discutés en fonction des expériences de chacun.
L'expérience personnelle se servira pas seulement de témoignage,
mais alimentera la réflexion générale. En
effet, quoi que nous enseignons tous dans des conditions différentes
et avec des publics divers, notre objectif est de dégager
des principes qui puissent s'adapter à toutes les situations
en reflètant certaines orientations fondamentales qui ne
doivent pas varier alatoirement, mais rester cohérentes.
Le rôle du professeur consiste
non seulement à présenter certains éléments
prédéterminés, mais aussi à lancer
et animer un débat où toute la classe participe.
Il est crucial que chaque étudiant intervienne régulièrement
et spontanément en classe, sans attendre d'être interrogé.
La participation volontaire représente 20% de votre
note.
Tout au long de la session, vous
élaborerez un manifeste philosophique qui explique et justifie
les orientations que vous avez choisies dans votre enseignement.
Ce travail en trois étapes vous mènera `à
reconsidérer ce que vous pensez et ce que vous faites en
tant qu'enseignant, à la lumière de ce qui aura
été dit en classe, de ce que vous aurez lu, et d'une
réflexion poussé et prolongée sur votre mission
d'éducateur.
Vous allez en outre observer les
classes de débutants (101 et/ou 201) à deux reprises,
prendre des notes et faire un exposé oral sur ce que vous
avez vu. Il s'agira de commenter à la fois l'enseignement
du professeur et les activités des élèves.
De plus, vous allez choisir
un thème de recherche, puis effectuer des lectures ---
articles, chapitres de livres, documents électroniques,
manuels, logiciels, etc. --- à partir desquelles
vous préparerez une synthèse que vous présenterez
oralement en classe (15 min.). Vous devrez avoir déposé
votre sujet (que je dois approuver) au plus tard à la
fin de la première semaine. D'autre part, ces recherches
feront l'objet d'un rapport écrit d'une dizaines de pages
que vous me remettrez en fin de session, et qui pourra être
partagé avec vos camarades.
Les documents sur lesquels vous
travaillerez pourront être en anglais ou en français,
mais doivent avoir moins de 10 ans. Vous en examinerez
8 au total, dont au moins 4 rapporteront un travail
de recherche théorique ou empirique, le restant pouvant
varier dans la forme (manuels, CD-Roms et autres logiciels, sites
Web, etc.). Le rapport est à la fois descriptif et critique:
vous rendrez compte du contenu des documents avant de l'évaluer.
Pour les articles de recherche, il faudra déterminer la
qualité de la recherche en soi (validité, pertinence
des concepts, cohérence épistémologique,
etc.) ainsi que de son utilité quant à l'enseignement.
Pour les autres documents, l'évaluation variera en fonction
de la finalité, mais se raportera toujours à la
validité pédagogique.
Parmi les sujets possibles, je suggère:
L'enseignement de contenu en FLE (content-based teaching)
/ La Compétence communicative --- comment la définir,
l'enseigner, la tester? / Quelle «culture» pour le
cours de FLE? / Le curriculum de FLE intégré (ou
interdisciplinaire) / L'immersion, partielle ou totale / Qu'est-ce
que la grammaire et quel est son rôle dans un cursus de
débutants? / Le document authentique / La motivation chez
les débutants / L'enseignement de la prononciation au niveau
élémentaire / Qu'est-ce que le vocabulaire et comment
le développer? / L'apprentissage de la lecture au niveau
élémentaire, etc...
Présentation de recherche en classe: Un exposé
oral de 10 minutes 15%
Rapport de recherche écrit: Version préliminaire
et finale. Seule la deuxième sera notée.25%
Rapport oral d'observation : Un exposé oral de 15 minutes 15%
Formulation de la philosopie (écrit): 25% Version préliminaire Deux versions
préliminaires, et version finale. Seule la dernière
sera notée.
Participation en classe: 20%
Note: C'est le contenu plus que la qualité français
qui déterminera la note. Néanmoins, il reste tout
à fait possible que je vous fasse retravailler l'expression
si celle-ci est fautive, simpliste ou peu claire.
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Livre de classe, documents de recherche
et bibliographie
Il
n'y pas à proprement parler de manuel pour un tel séminaire,
bien qu'il existe des ouvrages en français qui offrent
un survol de l'enseignement du FLE. En effet, notre but n'est
pas d'accumuler des techniques de classe, mais de réfléchir
sur les questions pédagogiques, logistiques et didactiques
qui déterminent comment on enseigne le français
aux débutants, et comment on devrait l'enseigner.
J'ai donc choisi de vous faire
travailler sur La Philosophie de l'éducation
d'Olivier Reboul (Paris, PUF, coll. «Que sais-je?»,
1992), un petit livre vraiment excellent qui devrait être
lu obligatoirement par tous les enseigants. Plutôt que
de passer en revue les grandes philosophies de l'éducation,
Reboul propose à son lecteur d'apprendre à philosopher,
c'est-à-dire réfléchir de façon
rigoureuse et critique sur certaines questions essentielles,
et surtout déterminer quelles sont ces questions.
Quelques
indications bibliographiques...
Parmi les milliers de titres en
français sur l'éducation, la pédagogie
et plus particulièrement la didactique du FLE, je vous
offre ces quelques suggestions personnelles.
Martinez, P. La Didactique des langues étrangères.
Presses Universitaires de France, collection «Que sais-je?»
No 3199, 1996. L'essentiel des thèmes et des questions.
Facile à lire, il constitue une bonne introduction générale.
Boyer, Butzbach et Pendanx, Nouvelle Introduction à
la didactique du FLE, Paris, Clé International,
1990. Une introduction générale intéressante,
mais en fait mais un peu inégale: la focalisation sur
la compétence exclut d'autres considérations importantes.
En revanche, de bons exemples concrets et des extraits de divers
manuels à l'appui des explications.
Renald Legendre, Dictionnaire Actuel de l'Education.
2eme éd. Montréal et Paris, Guérin et Eska,
1993. Une mine d'or pour l'enseignant francophone nord-américain,
puisque ce dictionnaire extrèmement complet tient compte
des réalités de l'enseignement à l'extérieur
de l'hexagone, ce que ne font pas toujours les ouvrages publiés
en France. De plus, tous les termes sont donnés avec
leurs équivalents en anglais, et l'auteur a composé
des tableaux et des modèles qui résument en synthétisent
les concepts ou les théories sur un point donné.
Claude Germain, Evolution de l'enseignement des langues:
5 000 ans d'histoire. Paris, CLE international, 1993.
«Rien de nouveau sous le soleil?» C'est ce que vous
penserez peut-être à la lecture de cette histoire
de la didactique qui prouve que la plupart des «nouvelles
méthodes» sont en fait vieilles de quelques centaines
d'années. En fait, une bonne moitié du livre est
consacrée aux approches contemporaines, pour lesquelles
il constitue une excellente introduction.
Jean-Pierre Cuq, Le Français langue seconde: origines
d'une notion et implications didactiques. Paris, Hachette
FLE, 1993. Un tour d'horizon du français tel qu'on l'enseigne
et qu'on le parle à travers le monde. Cette vision globale
aide à relativiser la situation que chacun connaît
dans son cadre particulier; elle fournira également une
bonne introduction au fait francophone dans toute sa diversité.
Sophie Moirand, Enseigner à communiquer en langue
étrangère. Paris, Hachette, coll. «F»,
1982. En dépit de son âge, ce livre n'a pas trop
mal vieilli. On y trouve les notions de base pour commencer
à réfléchir sur l'enseignement communicatif,
que l'on complètera par des lectures de textes plus récents.
Marc Wilmet, Grammaire critique du français.
Paris, Hachette, Coll. «Supérieur», 1997.
Je recommande ce pavé (650 pages très denses!)
à tous ceux qui ne jurent que par «la grammaire»
et/ou croient bien la connaître... où l'on découvre
que «la grammaire» --- celle que vous avez apprise
et que vous essayez d'enseigner à vos ouailles --- est
un vaste tissu de contradictions, voire d'absurdités.
Un remède de cheval contre la grammaticomanie; ceux qui
y survivent se mettront sérieusement à la linguistique...
Jean-François Halté, La Didactique du français.
Paris, PUF, coll. «Que sais-je?», 1993. Bien qu'il
s'agisse ici de l'enseignemant de la langue aux élèves
français et non de FLE, on trouvera dans ce livre des
perspectives stimulantes pour la réflexion sur la didactique
des langues en général.
Andrée Girolami-Boulinier, L'apprentissage de l'oral
et de l'écrit. Paris, PUF, coll. «Que sais-je?»,
1993. Ce livre s'intéresse à l'apprentissage linguistique
chez les tout petits; utile pour ceux qui enseignent à
l'école primaire.
La bibliothèque Starr
est très bien fournie en ouvrages et en périodiques
qui traitent de l'acquisition des langues secondes, et du FLE
en particulier. Le centre multimédia de Sunderland dispose
de nombreux logiciels, bandes audio et vidéo, disques-laser,
etc. que vous pourrez également utiliser.
Pour une biblographie plus étendue sur la didactique
du FLE ou des langues secondes/étrangères, consultez
ici
la liste de lecture pour la préparation du Doctorat de
Langues Modernes (DML) .
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